Donner la parole à toutes les facettes de la pensée, pour que les idées s’enrichissent, la méthode des 6 foulards (inspirée des 6 chapeaux d’Edward de Bono) propose une alternative dynamique, ludique et constructive. Utilisée pour animer des groupes, cette approche permet d’explorer un sujet sous différents angles, en stimulant la réflexion collective, la créativité et l’écoute mutuelle. Elle trouve sa place aussi bien en entreprise, en formation, qu’en milieu associatif ou éducatif.
Une méthode pour structurer la pensée collective
Les 6 foulards représentent chacun une couleur et une posture de pensée. Plutôt que de laisser une discussion partir dans tous les sens ou se bloquer sur des oppositions, cette méthode invite chaque participant à « porter » tour à tour un foulard de couleur différente pour adopter un point de vue précis. Ainsi, on canalise l’intelligence collective en explorant un sujet de façon méthodique, en profondeur, et sans jugement.
Le foulard blanc : les faits, rien que les faits
Quand le groupe « porte » le foulard blanc, il s’agit d’énoncer les informations objectives. Quelles données avons-nous ? Quels faits sont vérifiables ? Cette posture développe la rigueur et permet de poser les bases du débat sur des éléments concrets. Cela évite aussi que les discussions ne commencent par des opinions émotionnelles ou personnelles.

Le foulard rouge : écouter les émotions
Ici, chacun est invité à exprimer ses ressentis, sans avoir à les justifier. C’est une étape précieuse pour humaniser le débat : ce que je ressens face à ce projet, cette idée, ce changement. Peur, enthousiasme, colère, soulagement… Toutes les émotions sont légitimes. Cette phase libère la parole et favorise l’écoute empathique.
Le foulard noir : l’esprit critique en action
Porter le foulard noir, c’est activer son sens de l’analyse et du risque. Quels sont les dangers, les limites, les points faibles ? Cette étape, bien encadrée, évite les écueils d’un optimisme aveugle et permet d’anticiper les obstacles. Elle pousse le groupe à penser en termes de prévention plutôt que de blocage.
Le foulard jaune : le regard positif et constructif
À l’inverse, le foulard jaune invite à voir le potentiel et les bénéfices d’une idée. Quelles sont les opportunités à saisir ? En quoi cette proposition peut-elle être utile, innovante, porteuse de valeur ? Cette posture favorise la motivation, l’enthousiasme et l’esprit de solution.

Le foulard vert : place à la créativité
Sous le foulard vert, toutes les idées sont les bienvenues, même les plus farfelues. C’est le moment de brainstormer, d’explorer des alternatives, d’imaginer l’impossible. Cette phase stimule l’innovation, dédramatise l’erreur, et autorise le jeu dans le processus de réflexion. Un vrai moteur d’intelligence collective !
Le foulard bleu : orchestrer et conclure
Enfin, le foulard bleu représente la prise de recul. Il permet d’organiser les échanges, de réguler le temps de parole, et de faire la synthèse des différentes réflexions. Ce foulard est distribué au groupe en fin de session pour décider des prochaines étapes. Il garantit que la discussion débouche sur une ou des actions ou une décisions, positionnées dans le temps.
Conclusion : Animer autrement pour penser ensemble
La méthode des 6 foulards n’est pas qu’un jeu de rôle ou un outil pédagogique : c’est une véritable outil de travail collaboratif. Elle permet à chacun de sortir de sa posture habituelle, d’adopter un regard neuf, et de mieux comprendre les logiques de pensée des autres. En multipliant les points de vue dans un cadre structuré, on cultive l’ouverture, on désamorce les tensions et on fait émerger des idées plus riches.
Et si vous animiez votre prochain atelier avec des foulards plutôt qu’avec un tableau blanc ?